Suite à une suggestion sur une autre discussion, voici un poisson pas rare, mais pas si courant : le " maroni ",
anciennement Aequidens, ou Acara, puis finalement Cleithracara maronii,
cette dernière appellation est semble-t-il stabilisée pour l'instant.
C’est un poisson français ! Le Maroni est le fleuve qui fait la frontière entre la Guyane et le Surinam. Plus en amont, il s’appelle Itany, un nom qu'on retrouve aussi accolé à certaines espèces de poissons.
Là un couple avec ses oeuvres :
ça doit se situer courant 2007.
les mêmes, apparemment un peu plus gros :
J'étais déjà pas une épée en photo, ça s'est pas amélioré...
Pis un isolé :
Mâle ? Femelle ?
J'en ai eu jusqu'à cinq adultes (plus 95 petits... ), mais à part en couple formé, impossible de dire avec certitude qui était Nono et qui était Nana... Forme des nageoires, dorsale, caudale, anales, etc, du pipeau tant que tu n’en as qu’un(e ? ) seul(e ? ) sous les yeux. Faut paraît-il les regarder par-dessous, mais ça j’ai pas fait...
La seule façon radicale que j'ai trouvée de discerner leur sexe, et aussi de provoquer des reproductions, ça a été de rajouter dans le groupe un(e ?) nouveau(velle ? ) poisson, pour " casser " le ron-ron du groupe en place, et ça a marché : là au vu des mimiques, des simulacres, des parades, etc, tu peux commencer à cerner qui est qui. Mais faut connaitre ton petit monde sur le bout des doigts, leur avoir donné des noms... C'est pas en passant de temps en temps vite fait devant le bac que tu vas y comprendre quelque chose.
Et donc à force, après les avoir longtemps maintenus en bac communautaire de 220 litres ( 4 puis 5 adultes), pas trop dérangés : y’avait trois Ancistrus, une rafale de Tétras... je désespérais d'avoir une repro aboutie. Ils avaient bien essayé : une dizaine de pontes, qui faisaient ma joie, mais disparues avant éclosion, ou après le stade des alevins grouillants dans une dépression dans le sable, puis plus rien.
Puis j'ai fait du " bac dédié " : le couple qui me semblait être partant pour une repro - et même à ce moment, je n'étais toujours pas du tout certain qu'il y avait un mâle et une femelle - isolés dans un 120 litres, plein de fouillis, de branchages, de vieux sable prélevé dans d'autres bacs, de pouzzolane puisqu’on marchait pour ainsi dire dessus dans le coin, de feuilles mortes et de " mulm ", bref visuellement un cloaque sans nom, à peine filtré, un bulleur feignant dans un coin, une ampoule Eco 7watts, la fenêtre expo Est à trois mètres du bac, et Bingo ! Repro sur un des supports proposés : je ne sais plus, un bout de tuile en terre cuite je crois.
Bah j'y croyais pas trop : les pontes, on en était à la dixième, et sur le Forum maronii où je participais alors (voir plus bas), ben on était tous un peu à ce point : ponte déjà c'est bien, mais déception ensuite...
Sauf que là, ça semblait vouloir durer. Dans l'aqua blindé de végétaux en décomposition, anti-esthétique au possible, peut-être que j'avais reproduit un vrai biotope guyanais ? Ou que les maronii dans un instinct de survie, s'étaient forcés à perpétuer l'espèce un dernier coup avant disparition ? Je blague, j'en prenais grand soin, en plus j'avais de la bonne eau de volcans à profusion au robinet, je me gênais pas pour en changer, et même à alterner avec de l'eau de pluie les jours de fête.
Et ben éclosion, garde alternée, déplacement des larves, grossissement des larves qui deviennent des petits alevins, puis des gros alevins, puis des petits juvéniles, puis... un nuage de maronii affamés ! Seuls dans 120 litres, là ça occupe, à inventer quoi à leur donner à bâfrer trois fois par jour ! Donc des seaux et bocaux de trucs bizarres qui grouillent plein la chambre, à choper à l’épuisette, à envoyer à la seringue au milieu du groupe de morfalous...
Pis après c’est bien beau, mais des maronii, personne n’en veut ! Mon pote Alex, aujourd’hui pilier de l’Auvergne Betta Club, m’en a hébergé une partie en grossissage chez lui, une autre rafale en dépôt au Club de Riom, puis quelques placements deci-delà, mais on case pas 20 maronii comme vingt crevettes, vingt néons ou vingts guppys... et j’en avais 95.
Après j’ai déménagé fin 2007, il a fallu par force passer tous mes poissons aux potes et connaissances, j’ai juste gardé les adultes un bon moment dans un nouveau bac, un 350 l avec deux Aquidens metae, mais plus jamais de repros, les maronii faisaient profil bas.
Pour continuer sur ce poisson trop méconnu,
L’excellent Forum de Mélanie consacré au C. maronii:
http://maronii.forumactif.com/
J'y sévissais à travers un Modem de 14400 Kbits à l'époque, fallait être motivé...
Très bonne ambiance, visitez, et laissez un coucou, vous y serez en bonne compagnie
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